Les chroniques de Lili - Une bonne ambiance
Jeudi, vite déjà 14 heures. Dépêche-toi Lili, tu vas être la dernière, les copines vont être arrivées avant toi... Mais comme j'ai pas envie de faire le pied de grue, je suis prudente, autant arriver la dernière, puisque c'est pas moi qui ai la clé, c'est Françoise, et c'est pas elle qui devra supporter l'impatience d'Armande s'il y avait un hic !
Clenche la porte, à peine celle-ci franchie, te voilà apostrophée ! « Ah, voilà Lili » dira Armande... « T'as vu l'heure ? Armande commençait à s'inquiéter !» dira Françoise... C'est fou l'accueil chaleureux, si ça continue faudra bientôt pointer !
Bref, je m'écrase, je ne vais pas leur déballer mon emploi du temps pour cinq minutes de retard. Je prends une chaise et je m'installe avant d'attaquer le boulot, car j'ai oublié de vous dire que c'est à la salle de couture de la Compagnie Stanislas que je me rendais. Allez les petites mains, devant vous les étoffes, les fils, les ciseaux, les aiguilles et j'en passe, y'a pas un coin de la table qui ne soit pas recouvert.
Bon c'est pas le tout ! « Françoise ? Par quoi je commence ? », aussitôt la réponse de fait sentir ! « Cinq minutes, je mets en route Armande et je suis à toi »... L'ambiance est quand même bonne, car si les aiguilles cousent à petits points, les langues par contre vont bon train.
Une prestation étant en vue, c'est là qu'une période de bourre s'annonce. Heureusement, Laurence et Aude se joignent à nous pour pouvoir terminer leurs robes, car je vous cause pas les mètres d'ourlets qu'il faut se farcir. Voilà Françoise enfin libre... « Surfile-moi ça ! » qu'elle dit. Je vous dit pas pour surfiler je surfile. Et quand je surfile plus, je « désurfile », parce que le surfilage avait des ratées, faut dire qu'il y a des tissus pas faciles.
Armande, pendant ce temps là, fait son tricotin, on l'entend pas de trop, sauf pour des choses qui sortent de l'ordinaire, et qui doit trouver des réponses et lui faire la conversation ! C'est MOI ! Françoise, surtout en période où nous avons des stagiaires, saute du coq à l'âne à une allure folle.
« On va bientôt faire le café? » ça c'est Armande, une fois 15h30. Comme on dit, « ça sent l'écurie »... Elle n'aime pas attendre, elle installe les tasses et tout ce qui va avec, elle guette s'il y aurait pas des petits gâteaux, car Françoise amène souvent un petit truc à grignoter, mais comme on n'en abuse pas, ça devient mou. Et le plus fort c'est qu'elle ose me dire quelque chose pour un produit apporté par mes soins qui arrive à échéance !
Il arrive que Claude nous rende une petite visite, fait étrange, c'est souvent au moment du café, alors on a droit à la même phrase : « ça discute bien mais ça travaille pas beaucoup ! »
Un problème de pose assez souvent, les disparitions momentanées suivies de réapparitions ! C'est une aiguille, le coupe-fil, un ruban, le centimètre.. C'était là il y a cinq minutes, mais avec le cirque qu'il y a sur les tables avec les tissus, les patrons, les revues et j'en passe, on a toujours du mal à s'y retrouver...
17h, on remballe, un petit peu de débarras, ça vaut mieux si quelquefois on doit revenir le lendemain (ça arrive dans les moments de bousculade)... Ou si Françoise revient toute seule, tant pis si elle retrouve plus rien, on ne sera pas là pour l'entendre râler.
Après les vacances, c'est la rentrée et la Compagnie Stanislas a créé un nouvel atelier de frivolités, je vous en cause pas, plus de dix à se réunir les lundis, il faut voir les ouvrages magnifiques qui sortent de toutes ces petites mains. L'ambiance est toujours là, on ne dit pas de mal de son voisin, mais on apprécie l'heure du café, le gâteau qu'une d'entre nous, à tour de rôle, a confectionné avec amour....